Aujourd’hui nous nous sommes levés à 4h30 du matin pour assister à une intervention vétérinaire sur Cholita. Toute une équipe de ADI était là pour pouvoir faire une échographie, des prises de sang et couper les griffes de ses pattes arrières, et nous avons pu mettre notre pierre à l’édifice. En effet après un long moment d’attente devant l’entrée de l’igloo, la vétérinaire à pu endormir Cholita en lui envoyant une fléchette tranquillisante à l’aide d’une sarbacane. J’ai alors aidé pour transporter l’ourse en-dehors pour qu’elle puisse recevoir ses soins. Voir cet animal d’aussi prêt, imberbe et de voir que ses griffes avant et ses dents enlevées, nous a serré le cœur… Mais ce qui s’en suivit était impressionnant et encore plus touchant, de voir autant de personnes autour d’elle, au moins 4 vétérinaires faisant au plus vite pour réaliser tous les soins nécessaires. L’échographe a fait un examen complet, tous ses organes vont bien, ses griffes arrières ont été coupées, les prises de sang on était faites, de plus des vaccins on pu être injectés.

Durant l’opération Raul et Isis ont sorti toute la paille usagée de l’igloo de Cholita, pour en mettre de la fraîche, puis nous avons assisté silencieusement à ce moment unique pour nous.

Nous avions conscience de la chance de vivre une telle expérience et c’était très émouvant de voir autant de personnes attachées à la cause animale. Cholita était tranquillement endormie, l’appareil indiquait un rythme respiratoire régulier, pendant ce temps nous la regardions avec l’espoir qu’un jour elle pourra retrouver ses poils, qu’elle puisse voir que l’humain n’est pas qu’odieux et qu’il peut également prendre soin de sa nature et de sa terre. Une fois de plus Cholita nous a transportés au-delà de toutes pensées négatives et nous rapproché de notre optimisme, car nous retenons facilement les horreurs mais nous oublions vite les bonheurs de la vie et les chances qu’elle nous offre. Elle nous a poussé vers l’optimisme de par son passé aussi, son état n’étant que le reflet de la dure vie qu’elle a subie, sa présence nous dévoile une nature bien plus forte que toute maltraitance et personnellement je remercie la vie de me faire vivre une telle expérience.

Les Griffes de Cholita l'empêche de se déplacer correctement

Les Griffes de Cholita l’empêche de se déplacer correctement

Quelle leçon en tirer?

Nous pourrions nous dire que c’est magnifique oui, elle est en vie mais dans quel état ? Est-ce si bien de vivre dans cet état ? Avec ces séquelles ? De voir cet animal sans poils, sortir seulement quand il y a à manger et quand il y en a pas faire le tic de l’ourse (assis par terre et fait des vas et vient avec sa tête un peu comme un métronome). A vous de voir, nous pourrions peut être parler d’acharnement thérapeutique c’est sur, et je le pense forcement un peu au fond de moi mais je ne suis pas décisionnaire et Cholita a besoin de force, de bonnes énergies, de soutien, et nous avons décidé de l’accompagner plutôt que de passer notre séjour à la rejeter  et à être indignés des hommes à vouloir être des sauveurs. Elle est arrivée il y a 3 semaines et elle pourra certainement, avec du temps, se remettre de ses expériences.

 Une fois de plus Cholita amène à des débats pouvant parfois devenir  houleux mais tout aussi intéressant sur le plan éthique,  et je comprendrais tout de même  bien ceux qui pensent que c’est mal, que cette démarche n’est pas respectueuse de l’animal. Cependant était-ce préférable de la laisser mourir dans cet état ?

Je pense qu’aucune vérité existe et je n’en possède pas moi-même,  nos articles vous invites à vivre au mieux nos expériences, mais aussi à connaitre les questions que nous amènent notre quotidien.

Parfois tiraillés entre nos sentiments et nos principes, nous avançons chacun de notre façon,

Si vous l’avez fait dans une démarche de bienveillance,  nul ne peut vous reprocher de vouloir faire le bien parce que cela ne correspond pas à sa définition de sa vérité.