Un orage à éclaté au milieu de la nuit. Vous ne pouvez même pas vous imaginer à quel point le son de la pluie embaume notre cœur de joie ! Enfin du rafraîchissement dans cette atmosphère étouffante. Pourtant nous allons apprendre à nos dépend que la pluie n’est pas pour autant notre meilleure alliée dans la Jungle.
Aujourd’hui nous nous levons un peu plus tôt que d’habitude, car nous partons pour la Canopée. C’est à 5h00 du matin que nous partons, équipés de baudrier, accompagnés de Rachel une des membres de l’équipe de Taricaya, Martin et Claire un couple d’Anglais, et de Jen une Canadienne.
Nous avons posés plusieurs questions à Rachel et notamment d’où elle est et depuis combien de temps de temps elle vivait ici.
« Cela fait 11 ans que je vis à Taricaya, j’ai étudié la zoologie et je suis partie 6 mois en Oregon (USA) pour baguer et observer des oiseaux de la région pour ensuite l’enseigner à des étudiants. Mais ce n’est pas ma véritable motivation – nous avoue-t-elle – depuis l’âge de 5 ans je rêve de vivre en forêt Amazonienne. Lorsque j’ai découvert le projet de Taricaya j’avais la chance de réaliser mon rêve et aujourd’hui je le vie ! »
Nous lui avons ensuite demandé ce qu’était exactement la Canopée :
«La canopée c’est le sommet des arbres de la Jungle, c’est un endroit où vit différentes espèces : oiseaux, grenouilles, insectes, etc…»
Nous voilà donc partis pour une petite marche de 15 minutes à travers la jungle sur des chemins créés au milieu de cette forêt immense, n’osant imaginer le travail de titan que cela a dû demander. De très grands arbres nous entourent empêchant le soleil de passer et il règne une certaine fraîcheur dont nous profitons. Même si elle ne peut pas passer, notre étoile clairseme de sa lumière des petites plantes ou arbres ici et là qui se réjouissent de cette source d’énergie pour s’agrandir, et nous pouvons voir la lutte acharnée entre les différentes espèces de la flore sauvage pour atteindre cette lumière indispensable à leurs photosynthèses. L’environnement est immense et nous nous sentons infiniment petit face à cette nature qui reflète un sentiment de puissance et de respect. Nous entendons bon nombre de bruits entre les cris des différents oiseaux, les insectes et autres animaux donnant une âme encore plus vivante à ces lieux.
Nous avançons jusqu’à ce que Rachel nous montre une direction, une famille de Capucin. Ils nous observaient se demandant sûrement qui nous étions, sautant de branches en branches, curieux et méfiants, à la fois. Quel sentiment léger de pouvoir observer ces animaux libres dans leur environnement.
A quelques pas se trouvait notre destination, un Ceiba Pentendra haut de 42 mètres et pour l’atteindre nous avons pratiqué un pont suspendu long de 90 mètres. Isis et moi ne sommes pas adepte de la hauteur et je peux vous dire que nos jambes s’en souviendront.
Nous avons eu la chance d’apprendre que cet arbre était sacré au Pérou. Beaucoup de personnes vivant içi ne le coupe pas car il abriterait l’esprit de la Mère de la Forêt. Si du mal lui est fait le Choullachaki apparaîtra sous la forme d’une personne que nous connaissons et nous perdra dans la forêt. Si nous sommes bienveillants avec la forêt, le Choullachaki apparaîtra aussi sous la forme d’une personne que nous connaissons et nous protégera.
Nous attaquons l’ascension du pont suspendu. Au bout de cinq bonnes minutes nous arrivons sur une plateforme d’où nous pouvons observer la Canopée, une vue sur la jungle parsemée de brume créée sûrement par la pluie de la nuit. Situé sur son toit nous pouvons voir encore, en contrebas, les singes sautant dans les arbres. Cependant les propriétaires des hauteurs de la Canopée sont les oiseaux, Seigneurs des airs ils logent au plus prêt de leur territoire. Équipés de jumelles nous avons observé pendant 45 minutes les différents mouvements afin de les suivre et de les regarder, comme si nous étions au plus proche, une quinzaine d’oiseaux en tout.
Dont :l’Araçari de d’Azara, la Buse Ardoisée, Dacnis à ventre jaune, l’Amazone poudrée
Malheureusement les oiseaux ne sont pas les seuls résidants des hauteurs, bon nombres de guêpes étaient présentes et nous tournaient autour. Je me suis fait piquer à deux reprises et malgré la beauté des lieux j’étais soulagé de redescendre. Cette dernière est bien plus impressionnante que la montée car lorsqu’on regarde devant soit nous voyons un paysage saisissant par sa grandeur mais aussi par sa hauteur !
Nous revoilà sur la terre ferme, les yeux illuminés et la tête comblée d’un souvenir inoubliable!